Cet article porte sur la structure et l'enjeu des textes grecs appartenant à la discipline appelée iologie et traitant des animaux venimeux et de leurs morsures/piqûres. À partir du traité de Philouménos (de uenenatis animalibus eorumque remediis) et plus largement du corpus prosaïque des oeuvres iologiques qui forment un réseau cohérent (Aélius Promotus, Pseudo-Dioscoride) il étudie les types de savoir en jeu dans ces traités, et le rapport qu'ils entretiennent avec les connaissances médicales et naturalistes, particulièrement sur les ophidiens. L'organisation et l'importance relative des données (naturalistes, toxicologiques, cliniques, thérapeutiques, pharmacologiques), ainsi que les acteurs du savoir invoqués dans les textes et le rôle que joue où se donne l'auteur du traité permettent de cerner les caractéristiques scientifiques et génériques de cette littérature. Les « traités sur les animaux venimeux » sont des ouvrages de type compilatoire qui ne constituent pas plus des manuels médicaux que des guides d'herpétologie, et mettent généralement l'accent sur les aspects qui intéressent la clinique (plus encore que la thérapeutique). S'ils forment un « genre », celui-ci est réglé autant par des pratiques et une tradition littéraires que par un horizon médical pratique.
Philouménos, Aélius Promotus, Dioscoride, serpent, iologie, Nicandre, épistémologie, toxicologie, thériaque.