Les dépôts de La Venta, en Colombie, fournissent l’un des assemblages fossiles les plus riches de l’Amérique du Sud tropicale et offrent une occasion exceptionnelle d’étudier l’effet des changements climatiques du Miocène et l’évolution des clades éteints et actuels dans un écosystème de basse latitude. Les vertébrés terrestres et d’eau douce, et plus rarement les plantes et les invertébrés, constituent la plupart des fossiles de La Venta. Le registre des mammifères a été utilisé pour définir l’âge laventien, c. 13.5-11.8 millions d’années. La Venta est étudiée depuis près d’un siècle, mais les dernières collectes importantes ont eu lieu il y a plusieurs décennies. Récemment, des chercheurs colombiens et internationaux ont entamé des études à La Venta, avec la participation précieuse de la communauté locale. Ces efforts conjoints ont abouti à la création d’un nouveau Musée d’histoire naturelle à La Venta (Museo de Historia Natural La Tatacoa). Cette nouvelle vague d’études paléontologiques et géologiques a permis d’améliorer la connaissance de la stratigraphie de La Venta et de formuler de nouvelles hypothèses paléobiologiques et évolutives pour plusieurs groupes de vertébrés. Nous faisons ici le point sur les connaissances géologiques et paléontologiques actuelles de La Venta, identifions les lacunes de connaissances et discutons des orientations futures de la recherche. Un siècle après la première expédition paléontologique, les archives fossiles de La Venta continuent d’éclairer l’évolution de la biodiversité tropicale sud-américaine au cours du Miocène.
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