
L’assemblage des métathériens fossiles de La Venta (Miocène Moyen, Colombie), qui est l’un des plus diversifiés d’Amérique du Sud, est crucial pour la connaissance des radiations néogènes de ce groupe sur ce continent. Il présente le registre le plus septentrional de Thylacosmilidae Riggs, 1933 (Metatheria, Sparassodonta) : Anachlysictis gracilis Goin, 1997, la première espèce décrite pour cette famille sous les néotropiques. Ce taxon a été décrit principalement sur la base de restes mandibulaires. De nouvelles missions de terrain ainsi que la révision de matériel connu, ont permis la découverte de nouveaux restes pour cette espèce. Parmi ces spécimens nous pouvons mentionner l’existence d’un squelette, le plus complet découvert pour cette espèce de Sparassodonta Ameghino, 1894. Cette étude, qui consiste en une description détaillée de l’ostéologie crânienne et de la dentition d’A. gracilis, a permis de confirmer certaines hypothèses quant à l’anatomie, encore jamais démontrées. La phylogénie et les paramètres écomorphologiques de ce taxon (régime alimentaire et masse corporelle) ont été analysés afin d’établir le contexte évolutif de l’espèce, comprendre sa paléobiologie et évaluer les implications paléoécologiques. De plus, une reconsidération de la phylogénie des thylacosmilidés a permis d’obtenir une classification plus traditionnelle du groupe, où ils se différencient des proborhyaenidés et des borhyaenidés. Cette étude propose également une nouvelle reconstruction de la morphologie externe de la tête d’A. gracilis, sur la base de scans 3D des nouveaux spécimens étudiés.
Amérique du Sud, Formation La Victoria, Néogène, Sparassodonta, paléobiologie