Selon des études récentes, le salientien-souche Triadobatrachus Kuhn, 1962 n’était pas capable de sauter, mais ses membres antérieurs pouvaient néanmoins résister à la force d’atterrissage. Nous proposons une hypothèse pour résoudre ce pseudoparadoxe : ce renforcement des membres antérieurs serait une ancienne adaptation permettant de creuser, qui aurait, plus tard, rendu possible le saut par exaptation. Les données de microtomographie numérique d’un squelette de Batropetes palatinus Glienke, 2015 révèlent un os cortical mince, confirmant que Batropetes Carroll & Gaskill, 1971 était terrestre. Comme Batropetes combine des adaptations à la marche et au fouissage, confirmées par des analyses statistiques, on pense qu’il cherchait sa nourriture dans la litière de feuilles mortes ou la terre végétale. Nous interprétons Batropetes comme ayant utilisé un seul membre antérieur à la fois pour écarter la litière de feuilles. Batropetes pourrait ainsi représenter un analogue, ou peut-être un homologue du stade gratteur-fouisseur qui aurait précédé l’origine de Salientia Laurenti, 1768. Nous discutons la possibilité d’une homologie avec des modes de vie de fouisseur chez d’autres « microsaures » et d’autres amphibiens.
Batropetes, Triadobatrachus, “Microsauria”, Salientia, Anura, fouiller, sauter