L’analyse isotopique (δ13C et δ15N) d’ossements humains a permis de franchir un pas décisif dans la connaissance de l’alimentation des sociétés du Néolithique. Cependant, les données isotopiques des ressources végétales cultivées ou sauvages n’étaient, jusqu’à présent, pas intégrées dans la reconstitution du régime alimentaire des groupes humains. Cette étude propose d’explorer les variations isotopiques enregistrées dans des carporestes provenant de sept sites archéologiques néolithiques du Sud de la France, afin de comprendre les facteurs environnementaux et/ou anthropiques qui peuvent les influencer. Ces données sont ensuite incluses dans les modèles alimentaires de sujets retrouvés dans les mêmes sites ou à proximité. Les analyses isotopiques des carporestes indiquent que des environnements similaires n’engendrent pas des valeurs homogènes. Au niveau de certains sites, les résultats suggèrent des pratiques de cultures différentes entre espèces. Les modèles alimentaires confirment certaines interprétations proposées précédemment, notamment l’existence de groupes humains au sein d’un même site ne consommant pas les mêmes ressources. Ils montrent également que certains aspects de leur alimentation, notamment les ressources sauvages, auraient pu être sous-estimées.
Paléodiète, isotopes stables, carpologie, Méditerranée, Néolithique