Detecting morphological gaps in tooth outlines of a Pachyrukhinae (Hegetotheriidae, Notoungulata) lineage: systematic and palaeobiogeographical significance of the records from Northwestern Argentina

Les Pachyrukhinae (Hegetotheriidae, Notoungulata) forment un clade très fréquent dans les affleurements du Miocène supérieur-Pliocène du Sud de l’Amérique du Sud. En Argentine, deux genres ont été reconnus pour cette période : Tremacyllus Ameghino, 1891 et Paedotherium Burmeister, 1888. La dentition euhypsodonte simplifiée de ces formes néogènes entraîne des difficultés importantes lorsque les dents de la joue sont décrites à des fins systématiques. Tremacyllus a été peu étudié par rapport à Paedotherium et les analyses taxonomiques ont interprété les caractéristiques diagnostiques comme des variations intraspécifiques, proposant un statut monospécifique du genre. Étant donné la discussion concernant la validité des espèces de Tremacyllus et le fait que les éléments dentaires sont les restes les plus abondants dans les archives fossiles, nous avons employé le cadre quantitatif fourni par la morphométrie géométrique et les statistiques multivariées pour discriminer la variabilité intra- et interspécifique par la morphologie du contour des dents. Nous avons analysé un large échantillon de 82 spécimens et deux hypothèses ont été testées : 1) il existe des lacunes morphologiques au sein de l’échantillon analysé ; et 2) la morphologie suit un modèle de variation géographique au sein de l’échantillon, adapté à la reconnaissance des espèces. Nous avons constaté que la variabilité morphologique est organisée en deux groupes. Les lacunes morphologiques sont associées à des modèles géographiques sur les ensembles de données P4 et prémolaires supérieures. Sur la base de la classification des spécimens types et de la structure des clusters soutenue, nous reconnaissons Tremacyllus incipiens Rovereto, 1914 comme un taxon valide, endémique des affleurements occidentaux du nord-ouest de l’Argentine. La ségrégation entre les morphologies du nord et du sud correspond à deux provinces paléo-phytogéographiques différentes. Cette approche s’est avérée très efficace pour aborder la variation intra- et interspécifique et contribuer à la connaissance des techniques disponibles pour évaluer la variation morphologique.