
Les sites archéologiques fournissent généralement des informations importantes sur la distribution passée des faunes de petits vertébrés, et par extension sur les environnements terrestres et les climats passés dans lesquels les activités humaines se sont déroulées. Dans ce contexte, la Belgique jouit d’un emplacement intéressant dans le Nord-Ouest de l’Europe, entre les importants registres zooarchéologiques allemands et anglais. Nous présentons ici la révision de la collection du Pléistocène supérieur (stades isotopiques marins 3 et 2) de la caverne Marie-Jeanne (Hastière-Lavaux, Namur) étudiée par Jean-Claude Rage dans les années 1970 et la révision de l’ensemble des petits vertébrés « indéterminés » de la caverne Marie-Jeanne préservés dans les collections quaternaires de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) , en cherchant de plus amples restes d’herpétofaune. Il s’agit maintenant, et de loin, de la plus grande collection pour le Pléistocène supérieur à l’IRSNB, avec plus de 20 500 ossements reconnus d’amphibiens et de reptiles, couvrant les 60 000 dernières années. La liste faunique comprend deux urodèles (Lissotriton gr. L. vulgaris et Salamandra salamandra), quatre anoures (Bufo gr. B. bufo-spinosus, Epidalea calamita, Rana temporaria et Rana cf. R. arvalis), trois lézards (Lacerta cf. L. agilis, Zootoca vivipara et Anguis gr. A. fragilis) et trois serpents (Natrix gr. N. natrix, Coronella austriaca et Vipera berus). Cette étude représente la première mention fossile de L. gr. L. vulgaris, R. arvalis, Z. vivipara, N. gr. N. natrix et C. austriaca en Belgique. Dans son ensemble, cet assemblage suggère un paysage humide en mosaïque sous des conditions climatiques plus froides et plus sèches par rapport au présent. Cette étude souligne également la nécessité d’une séparation primaire en grandes catégories taxonomiques par le spécialiste lui-même.
Herpétofaune, paléobiogéographie, paleoécologie, Pléistocène supérieur, Europe du Nord-Ouest