
La microanatomie osseuse apparaît fortement liée à l’écologie des organismes. Chez les amniotes, l’augmentation de la masse osseuse est une spécialisation microanatomique souvent rencontrée chez les taxons aquatiques qui réalisent de longues plongées à faible profondeur. Si les travaux antérieurs ont mis en évidence le caractère plutôt généraliste de la structure interne des vertèbres chez les serpents qui se meuvent dans divers habitats, on peut s’attendre à observer des spécialisations microanatomiques chez les serpents aquatiques qui se déplacent dans un seul milieu. La présente description de la microanatomie vertébrale de divers serpents aquatiques éteints appartenant aux Nigerophiidae, Palaeophiidae et Russelophiidae permet d’élargir la diversité connue des patrons de structure interne vertébrale des serpents aquatiques. Une large étude comparative avec des serpents actuels, incluant de nombreuses formes semi-aquatiques et aquatiques, ainsi que d’autres taxons éteints, souligne que, même pour les serpents appartenant à un seul milieu, il n’y a pas de correspondance entre la microanatomie vertébrale et l’écologie. La compacité vertébrale ne peut donc pas être utilisée comme un proxy pour réaliser des inférences écologiques chez les serpents. De plus, l’étude souligne la grande difficulté qu’il y a à caractériser l’« ostéosclérose » chez les vertèbres de serpents. Enfin, elle souligne et discute la particularité des serpents marins « à pattes », les seuls à présenter une pachyostéosclérose.
Serpent, vertèbre, microanatomie, mode de vie aquatique, ostéosclérose, Pachyophiidés