Le présent article est le premier catalogue des hépatiques et anthocérotes de la Polynésie française; il compte 161 espèces d’hépatiques et 5 espèces d’anthocérotes. De plus, 40 espèces sont considérées comme douteuses et 45 espèces sont exclues. Ce catalogue repose essentiellement sur une compilation des données publiées et quelques nouveautés inédites sont également incluses. La région a été explorée de façon très inégale et les données relatives aux hépatiques et aux anthocérotes ne sont disponibles que pour dix îles de Polynésie française. Plusieurs îles de surface et d’altitude conséquentes, comme Fatu Hiva, Tahuata, Ua Pou et Ua Huka aux Marquises et Bora-Bora, Tahaa et Huahine dans les îles de la Société, restent totalement inexplorées. Dans l’archipel des Tuamotou seul l’atoll Makemo, sur les 60 que compte l’archipel, a été exploré et pour les Gambier le nombre de données restent très reduites. La flore hépatique de Polynésie française semble être relativement pauvre en espèces par rapport à d’autres groupes insulaires du Pacifique, comme les îles Fidji (301 spp.) et la Nouvelle-Calédonie (475 spp.), mais ces îles sont nettement plus vastes (plus de 18 000 km²). Néanmoins, leurs flores présentent de fortes similitudes au niveau des familles. Une seule espèce, Treubia tahitensis (Nadeaud) Besch., n’est connue que de la Polynésie française et peut être considérée comme endémique. L’absence d’espèce d’hépatique endémique en Polynésie française peut s’expliquer par la taille relativement petite des îles, souvent de basse altitude induisant un manque de diversité en habitats, associé à un âge géologique assez récent pour les grandes îles comme Tahiti. De ce fait ces critères géomorphologiques et écologiques soutiennent l’idée que les barrières océaniques ne fonctionnent pas comme un obstacle majeur à la dispersion des bryophytes.
Anthocerophyta, anthocerotae, Marchantiophyta, hepaticae, endémisme, bryophytes, région Pacifique, Polynésie française