Dès l'apparition du Néolithique, l'industrie de l'os passe d'une exploitation des supports de faune sauvage à une exploitation quasi exclusive des supports de faune domestique. C'est la conséquence banale de la domestication de certaines espèces. Ce fait aurait pu signer la fin de l'utilisation de la faune sauvage, or il n'en n'est rien. Sans prétendre égaler le poids de la faune domestique dans l'élaboration de l'industrie de l'os, les supports pris sur faune sauvage restent présents (6 %). En revanche, le comportement des hommes préhistoriques vis-à-vis de cette matière première évolue dans le temps et/ou dans l'espace. Un certain nombre de faits peut rendre compte du rôle que la faune sauvage est appelée à jouer désormais dans ce domaine spécifique tout au long du Néolithique. Tout d'abord on peuvent constater une certaine équivalence entre les espèces domestiques et les espèces sauvages, en particulier durant le Néolithique ancien et moyen. Cette situation dure jusqu'à ce qu'une limite entre sauvage et domestique soit définitivement établie, c'est-à-dire au Néolithique final. On peut ensuite voir que le nombre d'espèces sauvages représentées dans les supports d'industrie tend à se réduire, cette tendance aboutissant progressivement à répondre à une demande unique : le bois de cervidé. Enfin, l'observation des supports montre que la faune sauvage est graduellement évacuée de l'aire du domestique mais qu'elle conserve un rôle prépondérant dans tout ce qui touche de près ou de loin le domaine de l'apparence (parure) ou de la relation à la nature sauvage.