Nos animaux sauvages et domestiques s'organisent en couples où les deux éléments, sauvage et domestique, sont liés comme les pôles de l'aimant. Le cas le plus démonstratif est celui du porc et du sanglier, comme celui du chien et du loup, qui subsiste à l'état virtuel malgré la disparition du dernier. Face au lièvre est arrivé au Moyen Âge le lapin, qui joue pour lui le rôle d'espèce seconde en même temps que domestique. Le cerf, sans parent domestique, en trouve un dans le boeuf, qui, lui, n'a plus de parent sauvage ; mais le cerf a aussi des liens importants avec le cheval à travers la chasse. Cette disposition du domestique et du sauvage est nécessaire pour faire notre monde et pour le penser. Par là, nous tenons à l'un tout autant qu'à l'autre.