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Activités de chasse et de boucherie dans la Grotte des Églises

René DELPECH & Paola VILLA

fr Anthropozoologica HS (1) - Pages 79-102

Publié le 01 septembre 1993

Cet article est tiré de la thématique Exploitation des animaux sauvages à travers le temps

La Grotte des Églises (fouilles J. Clottes) a livré une faune composée essentiellement de Bouquetin (NMI = 44), de Lagopède des saules et de Saumon. Les données paléontologiques et archéologiques indiquent un site non résidentiel avec occupations de fin d'automne et début d'hiver. La fréquence des stries et des traces d'impacts, exceptionnellement haute, suggère une intense activité de boucherie, probablement en vue d'une préparation pour le transport des quartiers de viande. L'excellent état de conservation des vestiges et l'intégrité de l'assemblage justifient l'étude détaillée des modifications que présentent les os contenus dans ce site de chasse spécialisée. Notre but est d'évaluer le degré de signification des méthodes analytiques variées mises en oeuvre lors de travaux sur les activités préhistoriques de boucherie, de rechercher les effets de ces activités sur les divers éléments osseux conservés et de préciser les informations potentielles d'un échantillon faunique relatives aux activités de subsistance pour lesquelles on dispose d'autres sources d'information. Il existe d'importantes variations dans la fréquence des stries selon que l'on considère la zone diaphysaire ou les régions épiphysaires. Ainsi, les comparaisons entre assemblages fondées sur la fréquence des stries, globale ou par type d'os, ne sont pas très significatives ; ces comparaisons doivent tenir compte de la région osseuse. D'autre part, la fragmentation différentielle est apparue être un facteur pouvant expliquer la disparition de portions d'ossements. On doit évaluer l'étendue de la zone fouillée relativement à l'étendue du site avant d'avancer des hypothèses concernant un transport éventuel fondé sur la rareté relative de certains éléments anatomiques. Notre travail conduit en outre à soulever des questions sur la mise en évidence de différences entre activités de boucherie et activités de nettoyage des ossements en vue de réinhumation. Les différences relatives à la morphologie, à la position et à la fréquence des stries sont souvent le fait d'échantillons limités ; leur prise en considération peut conduire à des conclusions erronées.


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