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Les porcs « long châssis » : le péril des mariages ? Comprendre les transformations du bestiaire dotal du Cameroun méridional

Séraphin BALLA

fr Anthropozoologica 56 (14) - Pages 215-225

Publié le 08 octobre 2021

Cet article est tiré de la thématique Les suidés en contexte rituel à l’époque contemporaine

Le porc dans la gamme « long châssis », c’est-à-dire le plus gros possible, est aujourd’hui très demandé dans les offrandes de bétail de la dot chez les Beti du Cameroun. La vulgarisation de l’élevage est un facteur important pour comprendre la popularité du porc. Mais l’analogie entre la capacité de procréation porcine et la fécondité souhaitée au jeune couple est aussi à prendre en considération, la fécondité étant ici l’un des principaux vœux adressés au couple. Par ailleurs, l’opinion fait valoir également la neutralité sorcellaire du porc, un animal non cornu. Cependant, le principe d’abondance des cadeaux alimentaires fait que les familles peuvent en exiger une dizaine, ce qui implique une véritable saignée financière pour le gendre. Cette situation, en plus des récriminations qu’elle suscite, bloque et désagrège les projets de mariage. C’est pourquoi l’article tente aussi d’éclairer comment les exigences alimentaires de la dot accompagnent la transformation des formes matrimoniales et du modèle familial, notamment l’augmentation des unions de fait et des familles monoparentales, le report des unions et les mariages secrets.


Mots-clés :

Élevage, dot, famille, Beti, Yaoundé.

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