Les études médiévales sont revenues plusieurs fois sur la pêche et la consommation des cétacés. Le terme générique de baleine est souvent employé, soit faute de pouvoir discerner mieux l’espèce de mammifère, soit par méconnaissance de la diversité des sous-ordres des mysticètes et odontocètes. Avec la contribution de la cétologie, il convient de reprendre le dossier des ballenae pour chercher, derrière le vocabulaire altomédiéval très pauvre, les espèces réellement rencontrées au haut Moyen Âge. Les mentions de cétacés sont topiques et partent de la description d’un monstre. La littérature antique livre au Moyen Âge la vision d’un animal de très grande taille et agressif quand il s’agit du cetus ; le delfinus, considéré au même titre que tous les animaux marins comme un poisson, véhicule à l’inverse des valeurs positives, mais reste entouré également d’une image fantastique. Au mystère qui entoure l’origine des baleines, venant forcément des mers lointaines, s’ajoute le mystère encore plus grand des eaux atlantiques, largement ignorées des auteurs antiques. Le haut Moyen Âge propose alors des mentions de cétacés mêlant observations et références encyclopédiques succinctes. Les sources suggèrent deux modes de prélèvements : la pêche en mer et la prise d’animaux échoués, pratiques qui ne permettent guère de spécifier les animaux capturés.
Haut Moyen Âge, baleine, dauphin, marsouin, globicéphale.