Depuis quelques années, l'étude des assemblages de vestiges carpologiques s'est ouverte vers la question de l'alimentation du bétail. Identifier les résidus d'un fourrage ou les témoins d'une pâture demeure pour autant délicat en raison, d'une part de la représentativité des différents constituants conservés, d'autre part des références multiples et inévitables aux référentiels actuels dans l'interprétation paléoécologique. Deux sites de l'Hérault, Mont Joui à Florensac et La Cisternes à Cabrières, respectivement datés du Ier Âge du Fer et du XVIe siècle, ont livré les restes carpologiques d'un cortège à petites légumineuses dont la luzerne hérissée (Medicago cf. polymorpha) et plusieurs trèfles (Trifolium spp.) associées à plusieurs graminées. L'originalité de leur composition eu égard aux assemblages étudiés jusqu'à présent en Languedoc pose la question de l'existence de prairies à flore sélectionnée dans l'objectif de fournir au cheptel des aliments à haute valeur nutritive. En première partie sont rappelés quelques éléments sur les produits composant l'alimentation du bétail, sur les schémas d'évolution des végétations prairiales en relation avec les interactions anthropo-zoogènes ainsi que sur les limites d'application des grilles de lecture phytosociologiques à l'archéobotanique. Détaillés en deuxième partie, les résultats des assemblages fossiles se prêtent ensuite à une discussion sur la validité de leur signification agrologique et, partant sur leur nature fourragère. Les éléments historiques issus des sources écrites antiques, médiévales et modernes mais aussi ethnographiques donnent la mesure de l?importance des référentiels taphonomiques à prendre en compte et de la diversité des pratiques agro-pastorales.
Âge du Fer, agriculture, Bas Moyen Âge, carpologie, bétail, élevage, fourrage, France méridionale, période Moderne, phytosociologie, prairie, référentiel, taphonomie.