Le fourrage d'arbre (feuilles, brindilles, branchettes feuillées) semble utilisé depuis le Néolithique pour alimenter les animaux domestiques, bien que peu de témoins archéologiques directs en attestent. La mise en évidence d'« anomalies écologiques » au sein de diagrammes anthracologiques de grottes bergeries, reconnues dans le Sud de la France, constitue un indice supplémentaire. Elle suggère que certaines espèces (frêne, chêne à feuillage caduc, orme?) étaient préférentiellement sélectionnées et récoltées pour nourrir les animaux, soit à certaines saisons de carences, soit comme complément alimentaire. La prise en compte de la production de fourrage d'arbre, par l'émondage à intervalles réguliers d'une grande quantité d'arbres, modifie notre perception des paysages du passé, qu'il faut imaginer composés d'espaces forestiers gérés et exploités.
Alimentation, ruminants, feuilles, Néolithique, anthracologie, Sud de la France.