Des études de terrain sur des biofilms matures nous ont permis de souligner une modulation de la toxicité des métaux lourds (cadmium, zinc) en fonction de la disponibilité nutritive. Ainsi, le long d'un gradient de contamination organique et métallique (bassin versant de Decazeville, France), le biofilm se développe plus abondamment (en épaisseur, en densité) dans des conditions nutritives élevées, et de façon comparable en conditions de contamination organique importante et de contaminations combinées nutriments / métaux. L'épaisseur du biofilm exerce un effet protecteur des métaux par : (i) l'existence de gradients de diffusion limitant leur pénétration vers les couches internes du biofilm, (ii) une mortalité élevée des cellules superficielles de la matrice, agissant comme une barrière supplémentaire, (iii) la production par les organismes de polypeptides complexant le métal sous forme moins biodisponible.