Depuis 2008, sur le site de la friche industrielle de l’Escalette à Marseille, au sein de la zone cœur du Parc national des Calanques (PNCal), scientifiques, gestionnaires et praticiens travaillent de pair pour développer des alternatives aux techniques conventionnelles de dépollution du sol. La particularité de ce site est cependant d’abriter une biodiversité riche, façonnée par le climat et la pression anthropique depuis l’époque gréco-romaine, aujourd’hui menacée par la pollution en éléments traces métalliques et métalloïdes (ETMM) liée aux activités industrielles du XIXe siècle. En parallèle d’une action publique de gestion des déchets industriels (scories) sur la zone littorale du PNCal, une réflexion est menée sur la gestion de la pollution diffuse sur ce territoire. Les objectifs de la restauration écologique visent à la fois la conservation de la biodiversité locale, l’optimisation des fonctions racinaires et rhizosphériques qui permettent la réduction des transferts des ETMM, la refonctionnalisation des sols et, de façon plus globale, le développement d’écotechnologies pour la restauration des sols pollués dans un contexte méditerranéen. La caractérisation des écosystèmes contaminés a permis d’identifier des communautés de plantes natives tolérantes à la pollution, puis de développer des outils d’ingénierie écologique, notamment basés sur la transplantation d’individus de Coronilla juncea L., considérée comme une espèce ingénieur. La collaboration initiée en 2013 avec le Lycée agricole des Calanques (LPA) a aussi permis la multiplication des plantes cibles et de disposer d’une expertise en agroécologie. Des essais de restauration écologique sont maintenant menés conjointement entre partenaires scientifiques, du LPA et du PNCal depuis septembre 2015.
Coronilla juncea L., écotechnologies, ingénierie écologique, Méditerranée, métaux et métalloïdes, phytostabilisation, plantes natives, sols pollués