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Hippopotamus lemerlei Grandidier, 1868 et Hippopotamus madagascariensis Guldberg, 1883 (Mammalia, Hippopotamidae) : anatomie crânio-dentaire et révision systématique

Marius RAKOTOVAO, Yves LIGNEREUX, Maëva J. ORLIAC, Francis DURANTHON & Pierre-Olivier ANTOINE

fr Geodiversitas 36 (1) - Pages 117-161

Publié le 28 mars 2014

Le Muséum d’Histoire naturelle de Toulouse (MHNT) conserve depuis le début du 20e siècle environ 300 restes subfossiles d’hippopotames nains endémiques de Madagascar, ni décrits, ni déterminés jusqu’ici (collection Galliéni). Treize spécimens céphaliques, dont cinq têtes osseuses complètes (massifs crânio-faciaux et leurs mandibules), un massif crânio-facial sans la mandibule, une mandibule isolée, un crâne et cinq fragments de crânes et de mandibules ont été décrits et mesurés. L’étude comparative de ces spécimens et de ceux conservés à Londres (Natural History Museum) et à Paris (Muséum national d’Histoire naturelle), et l’analyse d’une littérature relativement complexe et discutée, ont permis d’attribuer six têtes à Hippopotamus madagascariensis Guldberg, 1883 et un crâne à H. lemerlei Grandidier, 1868. Nous proposons six nouveaux caractères diagnostiques de ces deux espèces (crête sagittale externe plus large, courte et plane chez H. lemerlei, foramens mastoïdiens parfois convertis en fontanelle chez H. lemerlei, arc zygomatique plus puissant chez H. madagascariensis, striction faciale plus longue chez H. lemerlei, orbites dirigées plus rostralement chez H. lemerlei, plus latéralement chez H. madagascariensis, condyles occipitaux plus axiaux de profil chez H. lemerlei, plus ventro-caudaux chez H. madagascariensis). La variation individuelle, liée ou non au sexe ou à l’âge, est marquée ; le contrôle systématique de l’ensemble des 20 caractères diagnostiques crâniens retenus sur chacun des spécimens montre en outre que ces caractères n’appartiennent pas tous exclusivement à l’une ou à l’autre de ces espèces, ils ne sont donc pas tous univoques. Les plus diagnostiques sont la configuration des orbites et la longueur de la face. Les lésions crânio-mandibulaires rencontrées sont essentiellement de type traumatique (batailles intraspécifiques) et stomatologiques (fractures et chutes dentaires, parodontolyse). Ces espèces, potentiellement sympatriques, occupaient certainement des niches distinctes.


Mots-clés :

Hippopotames nains, Holocène, anatomie comparée, morphologie, taxonomie, Muséum de Toulouse.

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