Le genre Kalanchoe au Jardin botanique « Les Cèdres »

Parce que chacune des descriptions rédigées par les auteurs du « Prodomus systematis naturalis regni vegetabilis » est suivie des initiales abréviatives : « V. s. » pour « Vidi siccam » ou « V. v. » pouf « Vidi vivam », on peut facilement se convaincre de la proportion infime de Phanérogames que ces botanistes avaient pu examiner sur le vif.

On pourrait évidemment nous objecter que le dernier volume du Prodomus ayant paru en 1873, les années qui se sont écoulées depuis lofs ont dû enrichir suffisamment les Jardins botaniques pour qu'il n'en soit plus aujourd'hui comme au temps de A . P. de CANDOLLE. Il semble cependant qu'en réalité le pourcentage de Phanérogames connues, à l'état vivant, s'est si peu accru au cours des dernières décennies que les botanistes systématiciens d'aujourd'hui ont été amenés à se contenter des échantillons d'herbier qu'ils avaient à leur disposition et à tenir pour négligeables les observations qu'ils auraient pu faire sur des plantes vivantes. C'est ainsi que, contrairement à A . P. de CANDOLLE, le Professeur A . ENGLER n'a pas demandé à ses collaborateurs de « Das Pflanzenreich » de préciser la nature du matériel qu'ils avaient étudié. C'est ainsi qu'une monographie récente a valu à son auteur ce Prix Nobel des botanistes systématiciens qu'est le Prix de CANDOLLE, alors qu'aucune des très nombreuses descriptions qui la constituent n'avait été faite sur des spécimens vivants.