La forme et la taille des coquilles, ainsi que la coloration du corps des animaux, au sein de la famille des Succineidae Beck, 1837 permettent difficilement de distinguer les espèces sur cette seule base. C’est particulièrement le cas entre Oxyloma elegans (Risso, 1826) et Oxyloma sarsii (Esmark, 1886) dont la taxonomie est à peine stabilisée. En effet, différents noms ont été utilisés alternativement pour ces deux espèces créant ainsi une confusion sur la délimitation et la connaissance des taxons réellement impliqués. Les critères diagnostiques permettant de les distinguer reposent sur des caractères morpho-anatomiques uniquement accessibles par dissection. À l’occasion de la découverte d’Oxyloma sarsii dans l’extrême nord-est de la France, en Alsace et en Franche-Comté, nous illustrons les caractères qui apparaissent les plus pertinents pour son identification, caractères rarement illustrés dans la littérature spécialisée. Oxyloma sarsii se distingue aisément des autres espèces par l’insertion du canal de la bourse copulatrice au niveau de la partie distale du vagin, lequel est très allongé et présente une forme caractéristique en « S ». Par ailleurs, les tailles de la coquille et les habitats de l’espèce classiquement donnés dans les guides de détermination ne recouvrent que partiellement la réelle variabilité intra- et inter-populationnelle de l’espèce. Nous montrons ici que la hauteur des coquilles peut s’étendre au moins de 7,1 à 17,4 mm alors que la littérature considère l’intervalle de 10 à 15 mm, exceptionnellement 20 mm. Nous recommandons donc d’examiner systématiquement les caractères ici fournis pour les déterminations non seulement d’Oxyloma sarsii, mais aussi d’O. elegans et de Succinea putris (Linnaeus, 1758), deux espèces souvent présentes au sein des mêmes habitats.
anatomie, caractères diagnostiques, Oxyloma elegans, Succinea putris, Bas-Rhin, Jura