Le Parc national du Mercantour est une région physiquement très hétérogène, avec des faciès géologiques, géomorphologiques et climatologiques extrêmement variés, à l’origine d’une biodiversité exceptionnelle. D’un point de vue hydrogéologique, son réseau souterrain est organisé en aquifères discontinus et de petite taille, dont la faune aquatique (stygobie) est aujourd’hui inconnue. Ce travail explore la richesse spécifique des eaux souterraines du Parc national du Mercantour, après la mise en œuvre d’un plan d’échantillonnage prenant en compte l’hétérogénéité environnementale à l’échelle du bassin versant (six vallées majeures) et de l’aquifère (aquifère fissuré ou poreux). Le premier fait marquant est la récolte de 44 espèces stygobies, dont 43 nouvelles pour le parc et dix nouvelles pour la Science. Sur la base d’un nombre relativement faible de sites (53), cette zone peut être considérée comme un nouveau « hotspot » de biodiversité des eaux souterraines à l’échelle européenne. La structure particulière du réseau hydrogéologique, l’hétérogénéité environnementale élevée, et la position méditerranéenne de cette région, pourraient expliquer une telle biodiversité. La courbe de raréfaction des espèces montre que nos connaissances sur le Mercantour sont néanmoins loin d’être complètes et que de nombreuses espèces restent encore à découvrir. Avec plus de 78 % des espèces récoltées dans la zone hyporhéique, ce travail souligne également le rôle des aquifères poreux, dans le maintien de la biodiversité des eaux souterraines de montagne.
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