Les geckos représentent l’un des groupes de reptiles squamates les plus diversifiés et les plus largement répartis dans la région du Pacifique. Ils contribuent amplement à notre connaissance de l’histoire des colonisations et des affinités de la faune. Nous décrivons ici une grande espèce de Gehyra Gray, 1834 des îles Loyauté et du Vanuatu sur la base de données obtenues à partir de la phylogénie moléculaire et de la morphologie. Gehyra georgpotthasti n. sp. était autrefois confondu avec G. vorax Girard, 1857, mais s’en distingue par des plaques post-mentales plus allongées, des écailles post-rostrales nombreuses et généralement moins de lamelles sous-digitales et de pores pré-cloacaux et fémoraux. Nous désignons ici un lectotype pour G. vorax et nous mettons en évidence ses affinités avec G. georgpotthasti n. sp. et G. membranacruralis King & Horner, 1989. La position phylogénétique de G. marginata Boulenger, 1887 comme espèce soeur de G. oceanica (Lesson, 1830) est décrite et de nouveaux critères morphologiques nous permettent de réfuter ses affinités avancées autrefois avec G. vorax. Gehyra georgpotthasti n. sp. et G. vorax ont été introduits en Polynésie par les activités humaines car les populations polynésiennes des deux taxons sont génétiquement et morphologiquement non différentiables des populations issues de leurs aires naturelles respectives. Toutefois, même dans son aire de répartition naturelle, G. georgpotthasti n. sp. ne présente que peu de variabilité génétique, semblant indiquer ainsi une colonisation récente. La systématique de ce groupe confirme les liens zoogéographiques importants entre le Vanuatu et les îles Loyauté.
Gekkonidae, Gehyra, îles Loyauté, Vanuatu, Polynésie, 16s rRNA, phylogénie, propagation anthropogénique, espèce nouvelle.