En dépit de l’improbabilité du statut de cosmopolite, l’espèce Scorpiodinipora costulata (Canu & Bassler, 1929) a été attribuée avec réserves à des petites colonies encroûtantes présentant les mêmes traits morphologiques dont la distribution est éparpillée dans les mers tropicales et subtropicales : Pacifique (Philippines), océan Indien (Oman), mer Rouge, Méditerranée SE, Atlantique SE (Ghana) et Atlantique SW (Brésil). L’attribution générique de ce matériel était problématique. Le genre Scorpiodinipora Balavoine, 1959 est redécrit avec pour espèce-type Schizoporella costulata Canu & Bassler, 1929, des Philippines, Balavoine ayant identifié de manière erronée les spécimens sur lesquels il avait défini le genre Cellepora bernardii Audouin, 1826. De plus, l’examen au MEB des cotypes de S. costulata a montré que Canu & Bassler avaient mélangé deux genres parmi eux. Un lectotype et un paralectotype ont donc été choisis parmi les cotypes de Canu & Bassler correspondant au morphotype présent. Hippodiplosia ottomuelleriana var. parva Marcus, 1938, du Brésil, qui présente le même morphotype, est considéré provisoirement comme un synonyme junior de S. costulata. Considérant la vaste distribution allopatrique de ce morphotype dans les océans et la faible capacité de dispersion de ce type d’espèces à larves à courte durée de vie, il est probable que ce matériel comprend plusieurs espèces jumelles. Toutefois, une dispersion d’origine humaine n’est pas exclue, au moins dans les régions avec une grande activité maritime, comme celle comprenant le canal de Suez.
Bryozoaires, Hippoporidridae, biogéographie, taxonomie, espèces jumelles, dispersion, espèce introduite.