Trois nouvelles espèces du genre Seborgia (Amphipoda, Sebidae) sont décrites des eaux anchialines des Îles Loyauté et du Vanuatu (Mélanésie), et des eaux souterraines légèrement saumâtres du Golfe du Tonkin (Vietnam). Seborgia sanctensis n. sp. possède un troisième uropode biramé, caractère qui n’avait jamais été mentionné chez un Sebidae. Cette même espèce se distingue aussi par une maxille bilobée qui est considérée comme diagnostique des Sebinae. Ces caractères pourraient justifier l’établissement d’un nouveau genre, cependant la similarité globale de cette espèce avec les autres Seborgia est frappante et nous préférons la considérer comme le représentant du genre ayant les états de caractères les plus plésiomorphes. Les autres espèces de Seborgia présentent une condition relativement dérivée, regressive pour ces caractères. Le troisième uropode biramé de Seborgia sanctensis n. sp., la partie postérieure du corps fortement repliée sous le péréion chez l’animal vivant, la fusion de la base des segments des maxillipèdes pairs chez S. kanaka n. sp., et le telson entier, étayent les suggestions d’inclure les Sebidae dans les Leucothoidea. La découverte de Seborgia sanctensis n. sp. et S. kanaka n. sp., deux espèces conservant un appareil visuel ou au moins des traces, dans des mares anchialines situées sur des sédiments grossiers non consolidés, suggère que ce type d’habitat de crevasses est l’habitat primaire du genre et nous amène à déduire que Seborgia est venu occuper des habitats souterrains terrestres par suite de régressions marines.
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