Le programme intitulé « Étude des écosystèmes montagnards dans la région malgache » (RCP 225/CNRS ; responsable : Recteur Renaud Paulian) avait pour ambition de dégager leurs caractères généraux, l’origine des éléments constitutifs et de tester la validité d’un Domaine malgache des Hautes Montagnes proposé par Humbert dès 1951. De 1970 à 1973, trois campagnes (Andringitra ; Chaînes anosyennes et Ankaratra ; Itremo, Ibity et Marojejy) ont permis une caractérisation écologique des milieux particuliers ainsi que des analyses de systématique sur certains taxa connus pour leur intérêt biogéographique. La succession altitudinale des formations végétales, définies par des critères physionomiques et structuraux, est précisée par massif. Le dernier étage caractérisé par le fourré éricoïde et ses groupements associés ne correspond pas à l’Étage des Hautes Montagnes de l’Est africain. Des groupes de la faune (invertébrés hexapodes : Collemboles et Dermaptères) indiquent une disjonction entre les massifs du Nord (Tsaratanana, Marojejy), ceux du Centre et du Sud ; des éléments de la flore (Pandanaceae, Araliaceae, Asteraceae) sont en cours d’analyse dans le même sens. Le Domaine des Hautes montagnes à Madagascar est une réalité écologique mais ne peut être défini floristiquement ; chaque massif montagneux est une entité phytogéographique d’étages de végétation interdépendants inclus dans les différents Sous-Domaines du Centre. Les groupes peu mobiles de la faune indiquent globalement une dépendance trophique et bioclimatique (effet tampon du climat intraforestier) vis-à-vis des étages de végétation, mais peuvent réagir à des microclimats locaux par des décalages à leurs limites.
Madagascar, montagne, formations végétales, étages de végétation, faune du sol, endémisme, Domaine des Hautes montagnes.