Depuis plusieurs années le cosmopolitisme chez les espèces d’éponges a été remis en question. Nous avons étudié des populations d’une Polymastia arctique très abondante communément identifiée à P. mamillaris (Müller, 1806). La redescription du matériel type de P. arctica (Merejkowsky, 1878) mis en synonymie avec P. mamillaris et sa comparaison avec les types de P. mamillaris et d’autres espèces communes de l’Arctique et de l’Atlantique du nord-est a montré que P. arctica est une espèce valide. Elle diffère de P. mamillaris et P. penicillus (Montagu, 1818) par la présence d’une couche épaisse de collagène (90-180 µm) dans l’ectosome et de spicules dans les lames cellulaires des papilles, et par la formation de bourgeon au sommet des papilles. Ce résultat montre une fois de plus que le prétendu cosmopolitisme chez les éponges est du à une systématique trop conservatoire plutôt qu’à une véritable homogénéité génétique.
Porifera, Demospongiae, Polymastia arctica, biogéographie, mer Blanche, mer de Barents, bourgeons.