Le spermatozoïde de la grenouille primitive Leiopelma hochstetteri Fitzinger, 1861est examiné et comparé aux spermatozoïdes de lissamphibiens précédemment étudiés. Le spermatozoïde de L. hochstetteri partage avec les Urodèles et Ascaphus les caractéristiques plésiomorphes (primitives) suivantes : un acrosome conique et allongé, un noyau allongé, avec des épaules nucléaires distinctes, et qui s’effile dans l’espace subacrosomal, formant un rostre nucléaire. Le spermatozoïde de L. hochstetteri est le seul parmi les Anoures à ressembler à ceux des Urodèles par une fibre juxta-axonémale associée au doublet 8. L. hochstetteri a en commun avec Ascaphus truei (de manière homoplasique) la réduction de la membrane ondulante en une baguette paraxonémale courte et épaisse. Les spermatozoïdes de L. hochstetteri ont l’état de caractère plésiomorphe, également rencontré chez les Dipneustes, d’un collier cytoplasmique contenant des mitochondries, autour de l’axonème. Bien que le spermatozoïde de L. hochstetteri ne possède pas le perforatorium endonucléaire trouvé chez Ascaphus, les Bombinidae, les Urodèles et les Caeciliens, il présente ce qui peut être les restes d’un perforatorium endonucléaire dans le rostre nucléaire. Aucune synapomorphie spermatique ne soutient l’inclusion de Leiopelma et d’Ascaphus dans la même famille. Du point de vue spermatologique, Leiopelma est le taxon-frère plésiomorphe de tous les autres Anoures, ce qui confirme sa position d’Anoure le plus basal. On remarque aussi que les Pelodytidae, parfois considérés comme des Archaeobatraciens basaux, partagent la synapomorphie d’un perforatorium conique divisé en fibres avec les Bufonoidea.
Amphibia, Anura, Leiopelmatidae, spermatozoïdes, ultrastructure, phylogénie.