
L’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, d’une superficie de 240 km², est constitué de trois îles principales, Saint-Pierre, ainsi que Miquelon et Langlade, réunis par un isthme depuis le XVIIIe siècle. Situé à la latitude de Nantes, cet archipel bénéficie toutefois de conditions climatiques subarctiques du fait de l’influence du courant froid du Labrador. Les premières prospections botaniques dans ce territoire datent du début du XIXe siècle. Elles ont été régulièrement poursuivies depuis et ont permis de réaliser des inventaires assez complets de la flore vasculaire, des bryophytes, des algues, des champignons et des lichens, dont les listes à jour sont présentées sur le site naturespm et reprises sur le site de l’inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Les connaissances précises relatives aux végétations et aux habitats naturels de l’archipel restent en revanche bien plus restreintes. Ces inventaires mettent clairement en évidence les affinités boréales et subarctiques de la flore et de la végétation de ce territoire, se traduisant en particulier par la présence d’écosystèmes de forêt boréale et de toundra arctique à des latitudes et altitudes très basses. Il apparaît toutefois que certaines espèces mentionnées dans les inventaires des XIXe et XXe siècles n’ont plus été retrouvées ces dernières décennies et ont pu disparaître. D’autres espèces sont rares et menacées. Mais ce territoire a également fait l’objet d’introductions volontaires de plantes exotiques, surtout d’origine européenne, à des fins agricoles (plantes fourragères) ou horticoles. Certaines de ces espèces sont devenues invasives et font l’objet depuis quelques années de suivis et d’actions de récolte et élimination afin de limiter leur expansion. Des espèces animales ont également été introduites volontairement à des fins cynégétiques : Lièvre américain (Lepus americanus Erxleben, 1777), Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus (Zimmermann, 1780)), Lièvre arctique (Lepus arcticus Ross, 1819) ; elles ont un impact très important sur les régénérations forestières. Plus récemment, l’apparition du Crabe vert (Carcinus maenas (Linnaeus, 1758)) dans les étangs et lagunes perturbe fortement le fonctionnement de ces milieux lacustres. Des actions de diffusion des connaissances et de valorisation du patrimoine végétal sont développées dans l’archipel, comme la numérisation des herbiers conservés à Saint-Pierre-et-Miquelon, l’inventaire des Znieff, le Compteur Biodiversité Outre-mer avec des contenus spécifiques sur l’archipel, le portail du Patrimoine naturel de Saint-Pierre-et-Miquelon, etc. Toutes ces données constituent un cadre approprié pouvant permettre au réseau des Conservatoires botaniques nationaux d’approfondir les connaissances dans l’objectif d’une meilleure valorisation et protection de ce patrimoine végétal.
Inventaires, biogéographie, boréal, arctique