
Les reptiles sont particulièrement exposés à la dégradation des habitats à une échelle mondiale et sont encore victimes de biais de perception et de méconnaissance. Les travaux récents montrent l’importance des microhabitats pour les reptiles notamment dans le contexte de l’intensification des pratiques des changements climatique en cours. Le fort déclin constaté en Europe de la Vipère péliade (Vipera berus (Linnaeus, 1758)) et de la Vipère aspic (Vipera aspis (Linnaeus, 1758)) souligne la vulnérabilité de ces espèces et leur rôle indicateur. Dans ce contexte il est important d’évaluer leur prise en considération au sein des espaces naturels gérés. Les résultats d’une vaste enquête en France et en Belgique (Wallonie) ont révélé que sur 208 sites naturels gérés, 60 % des gestionnaires ont une connaissance moyenne ou mauvaise sur ces deux espèces et peu de mises en place de suivis (50 % des sites pour la Vipère péliade et 25 % pour la Vipère aspic). Cette faible prise en compte entraîne une incapacité des gestionnaires à évaluer une tendance des populations de vipères dans ces sites. Dans les cas où une tendance est constatée par le gestionnaire, la cause est le plus souvent inconnue. De plus, près des trois quarts des sites gérés où les vipères sont connues ne bénéficient pas d’actions ciblées de préservation. Les espaces naturels sont essentiels pour le maintien de la biodiversité et il devient urgent de prendre en compte les besoins des reptiles dans les pratiques de gestion. Des mesures simples visant à maintenir une hétérogénéité des habitats et des microhabitats peuvent être efficaces.
Vipère péliade, Vipère aspic, micro-habitat, changement climatique, conservation