Les Corbicules, et notamment la Corbicule asiatique (Corbicula fluminea (O. F. Müller, 1774)) ont, ces dernières années, très rapidement colonisé plusieurs grands bassins hydrographiques en France (Loire, Garonne, Rhône) et en Europe, comme dans d’autres foyers d’introduction. Leur développement exponentiel et leurs capacités de filtration ne sont pas sans conséquence sur la charge particulaire de ces milieux, et peuvent au moins localement entraîner des phénomènes de concurrence ou de compétition vis-à-vis des autres Mollusques filtreurs autochtones. Au-delà de leur effet d’organismes filtreurs, ces espèces ont par ailleurs été intégrées aux réseaux trophiques, devenant la proie d’espèces aussi diverses que certains poissons (Silure glane Silurus glanis (Linnaeus, 1758)), Oiseaux (Limicoles notamment), Mammifères (Rat musqué Ondatra zibethicus (Linnaeus, 1766), Raton laveur Procyon lotor (Linnaeus, 1758)) ou encore Crustacés (écrevisses). Elles sont consommées vivantes ou exploitées à l’état de cadavres lors d’épisodes de mortalité massive. Ces dernières années, les Corbicules ont été intégrées à plusieurs travaux de recherche et de terrain. Une partie d’entre eux, financés par le volet Recherche/Données/Informations du Plan Loire Grandeur Nature et coordonnés par le Muséum d’Orléans, ont valorisé les Corbicules en tant que biomarqueurs de la contamination de la faune aquatique par des composés toxiques (pesticides, métaux, anticoagulants, radioéléments) captés par filtration et transmis, par les prédations successives, à l’ensemble des espèces présentes.