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Novel fungal taxa from the arid Middle East introduced prior to the year 1940. III. Anamorphic Fungi - Coelomycetes

Jean MOUCHACCA

en Cryptogamie, Mycologie 30 (4) - Pages 377-403

Publié le 25 décembre 2009

Novel fungal taxa from the arid Middle East introduced prior to the year 1940. III. Anamorphic Fungi - Coelomycetes

Le troisième volet de cette série considère les 61 coelomycètes caractérisés par des protologues définis avant 1940 et avec des holotypes originaires du Moyen Orient. Ces taxons, nouveaux pour la science au moment de leur introduction, sont examinés en fonction des noms d'auteurs, dates d'introduction, positions taxonomiques, collecteurs des holotypes et localités de récoltes. Les positions taxonomiques respectives furent actualisées en fonction des données disponibles. Les deux contributions majeures sur les champignons de cette région, publiées avant 1940 (Bubák 1914, Reichert 1921) rapportent également des binômes de coelomycètes connus ; le texte de Bubák traite en outre de quelques coelomycètes inédits collectés en Turquie, un pays considéré comme ne faisant pas partie de cette zone aride.
Les deux plus anciens taxons introduits, Gloeosporium schweinfurthianum et Sphaeropsis calotropidis dus à Thümen en 1879, concernent des spécimens égyptiens expédiés par Schweinfurth à Berlin. Deux autres seront seulement proposés avant 1900mais aucun ne sera nommé durant la permière décade du 20e siècle. Une grande partie de ces 61 inédits, soit 78,3 du groupe, fut introduite au cours de la seconde décade ; cette tendance ramène la part relative des vingt prochaines années au faible taux de 15,0 . Les descriptions originelles furent élaborées par quelques mycologues établis en Allemagne, Autriche et Italie. Elles concernent des taxons souvent introduits en tant qu'espèce de genres connus ; seuls quatre furent proposés au niveau inférieur de variété ou de forme. Le genre Basiascella fut établi pour B. gallarum, originaire d'Irak ; cette espèce-type est actuellement considérée comme un synonyme ultérieur de Piggotia ulmi. Ces nouveaux organismes se sont développés sur des fragments de plantes vertes, herborisés par des botanistes Européens résidents ou explorateurs. Les localités d'origine se situent, de nos jours, en Egypte, Irak, Libye, Palestine et Syrie.
Presque la moitié des coelomycètes inédits sont originaires de Libye. Ces 26 taxons furent établis surtout par Saccardo et Trotter, au cours d'une très courte période allant de 1912-1916; leurs holotypes furent collectés au départ de la colonisation italienne du pays (1911-1942). Les 18 taxons Irakiens furent précisés par Bubák en 1914, d'après du matériel provenant du voyage de Handel-Mazzetti au Proche Orient en 1910; il en est de même pour les 7 taxons Syriens. Les éléments égyptiens furent caractérisés soit par Reichert (6 spp.), par Thümen (2 spp.) ou par F. Tassi (Diplodia aegyptiaca); les holotypes sont dus à des résidents ou explorateurs allemands, tels que, Ehrenberg, Schweinfurth or R. Muschler. Seul Septoria apetala est orginaire de Palestine.
Une actualisation des positions taxonomiques originelles souligne le rattachement des noms correspondants actuellement valides, à un ensemble de 26 genres. Un groupe de 17 taxons se rattache aux genres Coniothecium et Hendersonia, deux entités en attente d'un document monographique, comme c'est le cas d'ailleurs pour la plupart des genres représentés. Le statut original des 5 Phoma inédits a fait l'objet d'études récentes, ce qui n'est pas le cas des 4 taxons respectifs des genres Camarosporium, Microdiplodia et Rhabdospora. Cinq autres genres rassemblent chacun soit trois espèces (Diplodina et Macrophoma), soit deux espèces (Phyllosticta, Placosphaeria et Septoria). Les 15 genres restants sont représentés chacun par une seule espèce. Cette distribution particulière des effectifs en espèces des genres représentés, souligne le caractère aléatoire de ces découvertes en coelomycètes inédits.
Tous les coelomycètes nommés avant 1940 par des specialistes germanophones, sont fondés sur des holotypes collectés avant la première guerre mondiale. Le matériel type des 6 éléments Egyptiens précisés par Reichert en 1921, étaient présent à Berlin avant ce conflit. Celui des deux espèces issues d'Irak ou de Syrie, définies par F. Petrak en 1939, fut collecté soit par K.H. Rechinger en 1937 ou par Ehrenberg. Les taxons établis par les mycologues italiens ont des holotypes herborisés autour de l'année 1914; seul celui de Diplodina smyrnii fut ultérieurement collecté par R. Cavara. La Première Guerre mondiale semble avoir mis un terme à l'intérêt des allemands pour la Biodiversité de la région Moyen Orient. Il en est de même pour la curiosité des spécialistes européens pour les coelomycètes de cette zone aride.
Les deux publications régionales majeures de Bubák et de Reichert, parues avant 1940, rapportent également les noms de dix coelomycètes connus, inédits pour la région; ces dix taxons sont originaires d'Egypte (8 spp.), d'Irak ou de Syrie (1 espèce chacun). Une actualisation de leurs positions taxonomiques souligne la présence, parmi les genres d'appartenance, de quatre noms ne figurant pas dans la liste des coelomycètes inédits; ce sont les genres Ampelomyces, Marssonina, Sphaerellopis et Vermicularia. La contribution de Bubák propose, en outre, des protologues de 20 coelomycètes nouveaux, originaires des frontières actuelles de la Turquie; deux s'avèrent des espèces-types de genres nouveaux. Les positions taxonomiques des taxons turcs feront également actualisées. Les dix coelomycètes connus et les 20 éléments turcs portent à 91, le total des taxons considérés dans la présente note. Enfin, un examen critique des données de nature taxonomique, des coelomycètes définis avant la Seconde Guerre mondiale, souligne que plusieurs d'entre eux demeurent encore connus uniquement par les descriptions originelles et/ou par les localités de collecte de base. Une exploration approfondie de la biodiversité de cet ensemble fongique d'importance économique marquée, mérite d'être rapidement réalisée.


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