
Les mésosaures sont des amniotes basaux qui vivaient dans une mer épicontinentale étendue résultant des glaciations du Dévonien et du Carbonifère signalées dans le sud du Gondwana. Pendant longtemps, ils ont été interprétés comme des animaux marins, mais cette interprétation, non étayée par leur anatomie squelettique, a été abandonnée par certains auteurs qui proposent un style davantage semi-aquatique, ce qui a généré une recrudescence d’intérêt notable pour les études sur les mésosaures. Récemment, des fractures vertébrales dans la zone sous-centrale de certaines vertèbres caudales ont été interprétées comme des plans de fracture liés à une capacité putative d’autotomie chez les mésosaures. Nous réévaluons l’hypothèse proposée et retrouvons plusieurs facteurs contraignant la morphologie des vertèbres impliquées dans le processus autotomique, en plus des conséquences négatives physiologiques et comportementales que la perte d’une partie de la queue représenterait pour des animaux aquatiques et semi-aquatiques. Le fait qu’aucun taxon vivant dans ces environnements n’ait développé d’autotomie caudale soutient nos interprétations. Par conséquent, nous présentons une hypothèse alternative qui suggère la présence de centres caudaux multipartites représentés par un pleurocentrum et un intercentrum disposés de la manière attendue pour un motif embolomère inverse, précédemment inédit chez les premiers stégocéphales ou amniotes. Notre réinterprétation des vertèbres caudales du mésosaure fournit de nouvelles preuves de la plasticité morphologique proposée observée dans de nombreux clades de stégocéphales basaux et correspond aux affinités phylogénétiques récemment suggérées entre les mésosaures et des taxons qui sont proches de la souche des amniotes ou qui en font partie dans certaines phylogénies.
Mesosauridae, modèles vertébraux, vertèbres caudales, autotomie, Gondwana