Crocodylomorph and dinosaur tracks from the lowermost Jurassic of Le Veillon (western France): ichnotaxonomic revision of the type material (Lapparent collection)

Depuis la seconde moitié du XXe siècle, le littoral du Veillon (ouest de la France) est devenu un site capital pour l’étude des traces de pas d’archosaures du Jurassique inférieur d’Europe. Parmi le millier d’empreintes de dinosaures découvertes dans ce secteur, certaines traces historiques sont devenues des références ichnotaxonomiques dans de nombreuses études comparatives. Cependant, le matériel type du Veillon n’a jamais été révisé. Ici, nous réexaminons les spécimens types de la Collection Albert-Félix de Lapparent en utilisant la morphométrie et l’imagerie 3D par photogrammétrie. Parmi les huit ichnoespèces historiquement créées au Veillon, seulement deux sont valides, i.e. Grallator olonensis Lapparent & Montenat, 1967 et Grallator variabilis Lapparent & Montenat, 1967. “Batrachopus gilberti” Lapparent & Montenat, 1967, “Eubrontes veillonensis” Lapparent & Montenat, 1967 et “Grallator maximus” Lapparent & Montenat, 1967 sont respectivement des synonymes juniors subjectifs de Batrachopus deweyi (Hitchcock, 1843) Hitchcock, 1845, Eubrontes giganteus Hitchcock, 1845 et Grallator minusculus (Hitchcock, 1858) Demathieu, Gand, Sciau & Freytet, 2002. L’ichnogenre “Talmontopus” Lapparent & Montenat, 1967 est un synonyme senior subjectif de Kayentapus Welles, 1971, et son ichnoespèce type (“T. tersi” Lapparent & Montenat, 1967) est considérée comme nomen dubium. “Anatopus” Lapparent & Montenat, 1967 (et son ichnoespèce type “A. palmatus” Lapparent & Montenat, 1967) et “Saltopoides” Lapparent & Montenat, 1967 (et son ichnoespèce type “S. igalensis” Lapparent & Montenat, 1967) sont considérés comme des nomina dubia. Les traces initialement attribuées à Dahutherium Montenat, 1968 sont ici réinterprétées comme Batrachopus isp. et des traces grallatoroïdes indéterminées. A l’échelle européenne, parmi les ichnoassemblages du Jurassique inférieur, c’est avec celui des Grands Causses (sud de la France) que les traces du Veillon montrent le plus de similitudes. Bien que leurs restes squelettiques soient encore inconnus en Vendée, les traces d’archosaures du Veillon confirment la co-occurrence de crocodylomorphes et de théropodes dans les environnements littoraux de la partie centrale de la Laurasia durant l’Hettangien.