Les sites européens ayant livré des mammifères terrestres datés de la fin de l’Yprésien sont principalement localisés dans le Bassin de Paris. En Europe méridionale (France et Espagne), quelques localités sont également connues, mais toutes n’ont livré que des faunes pauvres, composées de seulement quelques taxons, à l’exception de la localité de Mas de Gimel (ville de Montpellier, Hérault, France), longtemps considérée comme la faune de référence de la fin de l’Yprésien en Europe méridionale. Curieusement, seuls les rongeurs, les artiodactyles et les métathériens de cette localité-clé ont été étudiés en détail depuis les années 1960. Sur la base de la collection originale conservée à l’Université de Montpellier, nous révisons l’ensemble des taxons de mammifères, ce qui nous amène à identifier 38 espèces parmi 12 ordres. Nous étudions également les localités voisines et contemporaines de Naples et Naples 2, où nous identifions 23 espèces parmi 10 ordres. Parmi les espèces identifiées dans les trois localités, nous décrivons le nouveau rongeur théridomorphe Hartenbergeromys pailladensis n. sp., caractérisé par de nombreuses crêtes fines et hautes sur les molaires supérieures et inférieures. Comparé aux quatre niveaux de référence MP (Mammal Paleogene) pour l’Éocène inférieur européen (MP7, MP8+9, MP10a et le possible ‘MP10b’), l’assemblage faunique de Mas de Gimel et de Naples est attribué au MP10a, et représente une référence européenne majeure pour cette période. Ce travail renforce l’hypothèse de l’homogénéité des faunes mammaliennes du Nord- et du Sud-Ouest européen durant l’Yprésien récent.
Mammalia, Placentalia, Metatheria, Éocène, Yprésien, Europe, France, espèce nouvelle