Les écrevisses sont des invertébrés d’eau douce bien connus : elles sont importantes économiquement, du point de vue de l’écologie, et ont également un fort impact culturel. À l’est de l’Asie¸ les écrevisses sont représentées par une seule famille, les Cambaroididae Villalobos, 1955, comprenant un seul genre, Cambaroides Faxon, 1884, dont les relations phylogénétiques avec les autres écrevisses de l’hémisphère nord sont encore mal comprises. Nous révisons ici des écrevisses du biote de Jehol (Crétacé inférieur) parmi lesquelles trois espèces ont été décrites. Nous observons que les spécimens correspondent soit à des exuvies, soit à des corps, ces derniers incluant parfois des gastrolithes. Notre travail montre aussi qu’il n’est pas possible de différencier ces trois espèces, suggérant ainsi qu’une seule espèce est présente dans le biote de Jehol. De plus, la famille fossile de Cricoidoscelosidae Taylor, Schram & Shen, 1999, et son unique genre Cricoidoscelosus Taylor, Schram & Shen, 1999 s’appuient sur des critères insuffisants pour justifier son maintien. Le plus important de ces critères, les pléopodes annelés, est plésiomorphe pour les écrevisses ; par ailleurs, la fossilisation accentue la visibilité de ces annulations. En se basant sur la forme des gonopodes mâles, sur celle de l’épistome, sur l’aspect général, et sur la présence probable d’un annulus ventralis chez les femelles et de crochets ischiaux chez les mâles, les écrevisses du biote de Jehol peuvent être assignées à la famille des Cambaroididae, actuellement présente à l’est de l’Asie. Ceci suggère que des membres des Cambaroididae ont habité cette région depuis le Crétacé inférieur.
Chine, Crétacé inférieur, Konservat-Lagerstätte, Formation Yixian, Decapoda, Astacoidea, Cambaroididae, eau douce, gastrolithes, exuvies, synonyme nouveau, néotypification