Une synthèse des connaissances sur les érymoïdes est ici présentée. La super-famille Erymoidea inclut deux familles, Erymidae Van Straelen, 1925 et Enoploclytiidae Devillez, Charbonnier & Barriel, 2019, comprenant 81 espèces réparties dans six genres. L’examen de la paléobiodiversité de ce groupe et de son évolution révèle des variations au cours du Mésozoïque avec trois pics importants, aux limites : 1) du Jurassique inférieur et moyen ; 2) du Jurassique moyen et supérieur ; et 3) du Crétacé inférieur et supérieur. Si l’origine du premier pic demeure peu connue, les deux autres coïncident avec des modifications environnementales majeures : le développement des plateformes carbonatées européennes au Jurassique et le développement de la mer de la craie en Europe ainsi que l’ennoiement partiel de l’Amérique du Nord au Crétacé. En plus d’un important pic de diversité, le Crétacé est important dans l’histoire évolutive des érymoïdes, car le Crétacé inférieur est une longue période de diversité relativement faible, tout comme le Crétacé supérieur, pendant lequel un fort déclin des faunes d’érymoïdes est observé en Europe. Cependant, les érymoïdes avaient déjà atteint leur distribution mondiale au Crétacé inférieur, avec des occurrences dans tous les océans. L’analyse de la distribution paléobiogéographique de ces homards suggère la présence d’importantes voies migratoires qui ont probablement favorisé leur dispersion et les échanges faunistiques entre les différentes régions du monde.
Crétacé, crustacés, Jurassique, Lagerstätten, Mésozoïque, migration