La présente étude porte sur l’analyse d’un assemblage inédit de restes de microvertébrés récoltés en 1910 à Ben Kérat, dans le nord-est de l’Algérie. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer le potentiel paléontologique du site, et de préciser son contexte géologique et chronologique. L’assemblage étudié obtenu à partir de plusieurs échantillons de brèche comprend 362 restes identifiés, appartenant à 44 individus et 11 taxons : six rongeurs appartenant aux genres Gerbillus Desmarest, 1804, Meriones Illiger, 1811, Paraethomys Petter, 1968, Mus Linnaeus, 1758, Praomys Thomas, 1915 et Ellobius Fischer, 1814, deux soricidés du genre Crocidura Wagler, 1832, un amphibien anoure, un lézard lacertidé et un serpent colubridé, indiquant un âge situé vers la fin du Pléistocène moyen. Bien que le spectre faunique global soit similaire à d’autres assemblages de sites maghrébins du Pléistocène moyen, les spécimens de Ben Kérat présentent des caractéristiques dentaires particulières, pouvant traduire soit une période d’amélioration climatique dans un contexte plus global d’aridification et de refroidissement croissant, soit une particularité régionale avec notamment des nouvelles formes de Paraethomys et de Mus ne s’insérant pas dans les lignées évolutives connues jusqu’ici en Afrique du Nord.
Rongeurs, soricomorphes, amphibiens, squamates, Pléistocène moyen, Algérie orientale, espèces nouvelles