Les faciès purbeckiens de Cherves-Richemont, en Charente (SO France), comprennent au-dessus de la série évaporitique des gypses de Chamblanc une série marno-calcaire fossilifère. Dans le secteur de l’Usine, cette série carbonatée présente deux faciès remarquables par leur contenu en bois fossiles carbonatisés. En surface persistent des blocs relictes d’un conglomérat calcaire, disloqué par les labours, riche en encroûtements tubulaires, carbonatés et fibroradiés, d’axes végétaux, associés à des fragments de fusain. Ce faciès conglomératique comporte également des galets d’os de grands reptiles et des écailles de poissons Lepidotes Agassiz, 1832. À environ 40 cm de profondeur, une fouille sur le site a permis de mettre au jour, dans une couche marneuse, des tronçons métriques de bois carbonatisé, encroûtés par des sphérules fibreuses carbonatées. L’analyse géochimique des bois confirme une minéralisation exclusivement carbonatée (ni gypse, ni silice). Les lames minces réalisées dans les bois révèlent une fine carbonatisation à l’échelle cellulaire, surtout hyperblastique ou polyblastique, vraisemblablement d’origine microbienne. La détermination des bois au microscope électronique à balayage permet de les attribuer au genre Agathoxylon Hartig, 1848, témoignage fréquent des gymnospermes mésozoïques. Le milieu de dépôt est interprété comme continental ou margino-littoral. La position stratigraphique de ces faciès à bois carbonatisés, un peu au-dessus des gypses berriasiens de Champblanc, en fait un équivalent latéral probable du site berriasien final à dinosaures et bois fossiles d’Angeac-Charente.
SO France, Charente, Berriasien, bois fossile, minéralisation de calcite, carbonatisation, faciès purbeckien, combinaison nouvelle