Quatre coupes lithostratigraphiques ont été levées et échantillonnées dans les affleurements du Tortonien supérieur-Messinien inférieur de l’île de Crète (Grèce). Le matériel prélevé a livré environ 60 espèces de bryozoaires appartenant à neuf morphotypes coloniaux différents. Quelques espèces sont sténobathes, indiquant des environnements littoraux ou profonds, mais la plupart sont eurybathes, avec des intervalles bathymétriques s’étendant parfois depuis le plateau continental jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Les communautés de bryozoaires révèlent des variations du niveau marin modulées par la tectonique locale. Des environnements du circalittoral profond sont reconnus à la base de trois des coupes (mais la quatrième coupe commence par l’infralittoral/circalittoral côtier, passant ensuite au circalittoral profond). Des habitats du bathyal supérieur apparaissent ensuite, suivis d’assemblages indiquant le circalittoral profond, puis le circalittoral côtier/infralittoral. Ces fluctuations bathymétriques sont fortement diachrones à travers l’île. Des espèces littorales sont par ailleurs associées, parfois en grand nombre, avec de plus rares faunes profondes dans quelques niveaux où elles ont été transportées par des courants. Plusieurs épisodes dysoxiques ont été également identifiés, résultant probablement d’une stratification croissante de la colonne d’eau et d’une augmentation de la productivité organique. Ces processus ont été vraisemblablement favorisés par une combinaison de changements dans la circulation océanique, le climat, le niveau marin global et la tectonique locale/régionale (en Crète et/ou au niveau des corridors marins entre la Méditerranée et l’Atlantique).
Bryozoaires, paléobathymétrie, paléogéographie, paléoenvironnement, Miocène supérieur, Grèce, Crète, Mer Égée