Les mammifères du Paléogène Européen sont rarement représentés par des squelettes complets et leur systématique est souvent fondée sur des caractères dentaires. Le squelette postcrânien est, en comparaison, délaissé car très fragmentaire, ce qui rend son attribution systématique difficile, voire impossible de prime abord. Cela explique, en particulier, pourquoi la locomotion des faunes mammaliennes de la transition Éocène-Oligocène, nommée « Grande Coupure », est extrêmement peu connue. Le but de cette étude est de décrire et caractériser la locomotion de l’un des plus abondants groupes de prédateurs mammaliens des Phosphorites du Quercy (France), les carnivores amphicyonidés. Le matériel étudié est composé de deux os du tarse, l’astragale et le calcanéum, qui jouent un rôle important dans le mouvement du pied. L’identification des taxons et la caractérisation de la posture et de la locomotion se font selon quatre critères : abondance relative, morphologie, taille et masse corporelle. Sept morphotypes – quatre pour les astragales et trois pour les calcanéums – sont identifiés comme Amphicyonidae ; ils montrent différentes postures : plantigrade, semi-digitigrade et digitigrade. Deux d’entre eux sont identifiés comme appartenant à Cynodictis lacustris Gervais, 1852 ; ils présentent une posture digitigrade. L’étude des os postcrâniens permet, au final, de mieux comprendre l’écologie de ces animaux et mérite assurément plus d’attention dans les études ultérieures.
Caniformia, Quercy, France, Éocène, Oligocène, régime alimentaire, posture, locomotion