Les serpents de la famille des Dipsadidae Bonaparte, 1838 sont encore présents sur de nombreuses îles des Petites Antilles bien qu’ayant été, comme de nombreux squamates dans le monde, fortement impactés par les perturbations anthropiques actuelles et historiques. Cependant, en ce qui concerne les dipsadidés, l’évaluation de cet impact repose essentiellement sur les données issues des faunes actuelles, et le registre fossile de ces animaux, qui serait le plus à même de documenter leur diversité passée, demeure largement sous-évalué. Cette étude tente de contribuer à combler ce manque grâce à une large révision du matériel fossile de Dipsadidae découvert dans les îles de l’archipel de Guadeloupe. Nous tentons d’identifier ces restes fossiles par des approches en ostéologie qualitative et une étude morphométrique des vertèbres. Ces approches permettent la mise en évidence de trois taxons de Dipsadidae. Deux d’entre eux existent encore en Guadeloupe aujourd’hui, malgré des disparitions locales : Alsophis antillensis (Schlegel, 1837) et Erythrolamprus juliae cf. copeae (Parker, 1936). Le troisième étant éteint de nos jours (Alsophis sp. 2). Nous avons, de plus, conduit une étude archéozoologique dans le but de discuter les interprétations possibles de la présence de restes de serpents dans les dépôts archéologiques. Nos conclusions mettent en doute la possibilité d’une consommation des serpents par les populations précolombiennes de Guadeloupe.
Colubroidae, Caraïbe, Amérindien, archéozoologie, extinction, ostéologie, paléontologie