D’un remplissage karstique, démantelé dans une grande carrière proche de Baixas (Pyrénées-Orientales, France), proviennent les restes dentaires d’un chiroptère fossile nouveau, affine du genre actuel Rhinopoma Geoffroy Saint-Hilaire, 1818. L’âge de la faune associée, notamment ses rongeurs, est celui de la biozone MN 4 (Miocène inférieur, vers 16 Ma). Les Rhinopoma sont surtout connus de la nature actuelle, par de rares espèces (deux plus communes), réparties dans les régions chaudes à tendance aride de l’Ancien Monde occidental et, en bonne part, asiatique. De rares représentants fossiles sont connus, à ce jour du Fayum (Égypte), d’Israël, et de Grèce égéenne. Les spécimens de Baixas, au nombre de 65, exposent la morphologie dentaire caractéristique de ces chiroptères, avec toutefois la présence de structures plus archaïques que chez les représentants actuels (canines, et dents jugales supérieures notamment). L’originalité de ce rhinopomatidé justifie sa distinction comme nouveau, Corbarhina handae n. gen., n. sp. Des apports récents, à support moléculariste, ont soutenu la filiation des rhinopomatidés depuis des rhinolophoïdés ancestraux. La position ici retenue sur l’argumentation anatomique est celle, classique, de leur filiation à l’égard des emballonuridés.
Chiroptères, rhinopomatidés, morphologie, dents, Miocène, S-Europe, évolution, origine, genre nouveau, espèce nouvelle.