
Les premières molaires inférieures de l’ours des cavernes Ursus spelaeus Rosenmüller, 1794 montrent une importante variabilité de taille et de forme. Une analyse des contours via la transformée de Fourier elliptique a été appliquée sur une population provenant du dépôt archéologique le plus ancien (Niveau 4, Pléistocène supérieur) du Trou du Sureau (Grottes de Montaigle, Belgique) afin de quantifier la plasticité morphologique intra-spécifique. Les descripteurs de taille et de forme ont été extraits et les résultats ont été comparés avec les mesures traditionnelles de longueur, largeurs mésiale et distale et hauteur. Nous avons déterminé quelques paramètres individuels, tels que la latéralité, l’âge individuel et les morphotypes définis par Rabeder et testé leur effet sur la disparité morphologique. Les résultats n’indiquent pas de relation significative entre la variabilité morphologique et les paramètres individuels, excepté pour la conformation du métastylide et la latéralité. Le métastylide induirait un découplage dans l’évolution de la taille et de la forme, peut-être lié à des différences dans les patrons évolutifs. L’effet de la latéralité ne peut pas être clairement établi car il semble étroitement lié à la distribution des métastylides dans notre échantillon. Un polymorphisme marqué pourrait être interprété comme du dimorphisme sexuel ou correspondrait plus probablement à deux sous-populations distinctes d’ours des cavernes. Enfin, notre analyse démontre la faisabilité de l’analyse des contours sur les éléments dentaires d’Ursidae et constitue une première étape préliminaire nécessaire avant d’appliquer cette méthode au niveau inter-spécifique.
Ours des cavernes, première molaire inférieure, surface occlusale, variabilité intra-spécifique, analyse des contours, morphométrie géométrique