L’une des toutes premières ammonites à coquille presque oxycône observée dans les séries fossilifères après la crise faunique de la limite Trias/Jurassique est décrite. Elle provient du Sinémurien inférieur (chronozone à Semicostatum ou à Turneri) de Bourgogne (Mavilly-Mandelot, Côte-d’Or, France). Cette nouvelle forme, Oxyarietites boletzkyi n. gen., n. sp., possède une coquille involute, comprimée et carénée dont le type clairement suboxycône est nouveau pour le Sinémurien inférieur. En raison de son aire ventrale carénée, ce taxon se rattache probablement à la super-famille des Arietitoidea Hyatt, 1875 sensu Guex (1995) mais son attribution familiale est incertaine et son origine évolutive reste énigmatique. Outre son intérêt taxonomique, cette découverte est importante car elle pose le problème de la valeur adaptative des caractères liés à la géométrie des coquilles d’ammonites. Il est actuellement admis que les coquilles involutes, comprimées et carénées de type suboxycône et oxycône favorisent significativement l’hydrodynamisme et donc la mobilité des espèces qui les possèdent. Il est surprenant que l’acquisition de ce probable avantage adaptatif n’ait pas favorisé l’implantation au sein des peuplements du nouveau taxon, qui reste une forme rare. Dans tous les cas, la découverte d’O. boletzkyi n. gen., n. sp. rajeunit d’environ 2 millions d’années la mise en place des morphologies oxycônes au cours de la phase de reconstitution de la biodiversité post-crise Trias/Jurassique.
Ammonites, Jurassique inférieur, stratigraphie, morphologie, adaptation, diversité, disparité, genre nouveau, espèce nouvelle