Les groupes les plus importants d’algues rouges calcaires actuelles sont, d’une part, les Corallinales et les Sporolithales, qui sécrètent de la calcite magnésienne, et d’autre part, les Peyssonnéliales et les Némaliales, qui produisent de l’aragonite. Abondantes sur les plates-formes actuelles, elles y jouent un rôle majeur non seulement pour leur contribution à la production de sédiments carbonatés, notamment en ce qui concerne les mers tempérées ou froides, mais également dans le façonnage des morphologies sous-marines. Vulnérables à l’abaissement du pH des eaux marines qui est généralement corrélé avec l’augmentation anthropique du CO2 atmosphérique, elles sont affectées négativement par l’acidification des océans et la hausse de température : ceci peut se traduire par une diminution visible de leur calcification, affecter leur croissance ou leur reproduction. La diminution de l’abondance et de la diversité peut conduire à un remplacement par des communautés dominées par des algues non calcifiées, voire aller localement jusqu’à leur complète disparition. Malgré leur importance écologique et sédimentologique majeure, et en raison de leur vulnérabilité au réchauffement et à l’acidification des océans, notre connaissance de la distribution des habitats dominés par les corallines et la quantification de leur production n’est pas suffisante pour permettre une gestion adéquate de l’environnement et une modélisation fiable du bilan carbone global. Identifier, partout dans le monde, les zones de production de carbonates d’origine algaire, puis les caractériser, notamment en évaluant leurs étendues et productivités respectives, constituent la priorité pour les recherches à venir.
acidification océanique, sédiments carbonatés, production carbonatée, Rhodophytes, algues corallines, cartographie des habitats