Du nouveau matériel provenant de l'Oligocène basal du sud de l'Allemagne, et également de la fin de l'Oligocène inférieur de France et d'Espagne a été étudié. En Allemagne, en plus de l'unique espèce déjà connue Eomys antiquus (Aymard, 1853), deux autres espèces ont été trouvées, incluant un genre d'Eomyidae indéterminé, Eomyidae gen. et sp. indet., présentant des caractères morphologiques inattendus qui étaient jusque là considérés comme des caractères dérivés. Ces trois espèces montrent qu'au moins trois lignées différentes sont arrivées en Europe dès le début de l'Oligocène. En France et en Espagne, outre Eomys antiquus qui confirme sa large répartition géographique, les autres espèces trouvées ne semblent pas être les descendantes des espèces d'Allemagne, suggérant une autre phase d'immigration d'Eomyidae plus tardive en Europe. Au final, la diversité des premiers Eomyidae européens est plus importante qu'attendue, amenant à considérer un scénario évolutif plus complexe que celui proposé précédemment, à savoir une radiation unique depuis Eomys antiquus. Malgré le peu de matériel disponible, le genre indéterminé signalé ici comme nouveau présente des affinités morphologiques notables avec le genre Asianeomys Wu, Meng, Ye & Ni, 2006 connu dans l'Oligocène supérieur d'Asie, suggérant ainsi la possible existence d'un ancêtre commun en Asie.
Mammalia, Rodentia, Eomyidae, Eomys, Oligocène inférieur, Europe, Allemagne, France, Espagne, migrations