Les propriétés thermiques des ambres crétacés de France sont évaluées et comparées avec celles d’autres ambres de sites variés. Les échantillons d’ambre proviennent de 10 localités différentes du Sud de la France, dans la région des Charentes, en Languedoc, et en Provence, et ont un âge compris entre l’Albien terminal et le Santonien. Les profils thermo-gravimétriques (TG) et thermo-gravimétriques différentiels (DTG) ont été obtenus à un taux de réchauffement de 10 K/min dans l’air, débutant à température ambiante (20°C) et atteignant une température maximale de 700°C. L’analyse élémentaire du total de carbone, hydrogène, azote et soufre a également été effectuée. Le profi l TG des résines débute après 200°C et la combustion complète se situe autour de 600°C. Le comportement DTG est caractérisé par un pic exothermique principal situé entre 394 et 420°C, ainsi que par des pics et variations mineurs. Les valeurs croissantes du principal pic exothermique et de l’âge des échantillons d’ambre montrent un coefficient de corrélation significatif (r = 0,7721, p = 0,0089). Une bonne corrélation (r = 0,6728, p = 0,0004) est aussi observée avec d’autres ambres d’origine et d’âge distincts. Une analyse statistique multivariée considérant l’ensemble des pics DTG permet d’établir un profil caractéristique des ambres français. Une analyse de clusters et une analyse en composantes principales montrent plusieurs regroupements en accord avec l’âge géologique et possible ment l’origine paléo botanique des résines. La composition élémentaire est cohérente avec celle d’autres ambres crétacés. Carbone (73-80 %) et hydrogène (9,5-11,5 %) sont les principaux constituants, alors que le soufre est présent en petite quantité (0,8-2,4 %) et que l’azote est absent ou présent seulement à l’état de traces (0-0,008 %). L’oxygène et les éléments traces varient entre 4,6 et 16,8 %. La composition élémentaire ne permet pas d’établir de regroupements significatifs des différents ambres analysés. L’analyse thermique, complétée par des analyses statistiques multivariées, s’avère donc informative tant du point de vue de l’âge que de celui des processus diagénétiques et de l’origine paléobotanique, et permet d’affiner la caractérisation des ambres de France.
Analyse thermique, analyse élémentaire, ambre, Crétacé, France