Accueil

Signification paléoécologique des assemblages de diatomées du Messinien du Dahra sud-occidental (bassin du Chélif, Algérie nord-occidentale)

Bouhameur MANSOUR, Mostefa BESSEDIK, Jean-Paul SAINT MARTIN & Lahcène BELKEBIR

fr Geodiversitas 30 (1) - Pages 117-139

Publié le 28 mars 2008

Cet article est tiré de la thématique Biodiversité et crises de la biodiversité au Néogène en Afrique du Nord

Constituant l’une des composantes sédimentaires majeures du Messinien du bassin du Chélif au même titre que la formation gypseuse, les diatomites ont fait l’objet d’une étude détaillée reposant sur quatre coupes réparties sur le versant sud-occidental du massif du Dahra. Les coupes étudiées montrent d’importants changements verticaux et latéraux de faciès, permettant ainsi de distinguer deux unités sédimentaires (membre inférieur et membre supérieur). Le membre inférieur est caractérisé par un assemblage diatomique néritico-océanique et océanique (Coscinodiscus marginatus, C. oculus-iridis, C. radiatus, Nitzschia reinholdii, N. fossilis, Thalassiossira eccentrica, T. miocenica, Thalassiothrix longissima, etc. ) tandis que les formes planctoniques littorales (Actinoptychus senarius, Thalassionema nitzschioides, Actinocyclus octonarius, A. tenellus, Paralia sulcata, etc.) et accessoirement benthiques marquent surtout le membre supérieur, traduisant ainsi une évolution bathydécroissante du milieu de dépôt. Les variations horizontales de ces assemblages dans les quatre secteurs accusent d’ouest en est un approfondissement du milieu tout en évoluant en un milieu de sédimentation en contexte de bassin. L’abondance des diatomées « froides », Coscinodiscus marginatus dans le membre inférieur et Actinocyclus curvatulus dans le membre supérieur, semble conforter la subdivision lithologique et permet de considérer ce découpage comme source des repères stratigraphiques à l’échelle locale (bassin du Chélif) voire régionale (Bassin méditerranéen). Cette sédimentation diatomitique est caractérisée jusqu’aux derniers niveaux qui précèdent les dépôts de gypses, par des espèces marines à affinités néritico-océaniques et océaniques témoignant ainsi, avec les silicoflagellés et les radiolaires, d’un milieu marin franc, en connexion avec le domaine océanique. Par ailleurs l’abondance de Thalassionema nitzschioides, espèce constamment présente et souvent dominante associée à Thalassiothrix longissima, suggère un milieu à forte productivité caractéristique des zones à upwellings responsable du développement de la flore diatomique.


Mots-clés :

Diatomites, Messinien, gypses, assemblage diatomique, paléoenvironnement, Dahra, Chélif, Algérie

Télécharger l'article complet au format PDF Commander une version imprimée