Dans de nombreuses plates-formes de Méditerranée occidentale (Algérie, Maroc, Espagne, etc.) les dépôts du Terminal Carbonate Complex qui succèdent directement aux récifs progradants à Porites se présentent, sur la bordure des édifices et en position distale, sous forme d’un carbonate micritique blanc affecté de déformations et pouvant renfermer des masses de gypses. Le contenu fossilifère de ce calcaire a été inventorié pour la première fois en Algérie, dans la région d’Oran. Selon les niveaux et les différents gisements, on remarque la dominance d’huîtres de l’espèce Neopycnodonta navicularis formant des agrégats ou de pectinidés tels qu’Aequipecten macrotis. Les échinides sont représentés par Brissopsis lyrifera. Hormis ces espèces, les autres fossiles sont recueillis sous forme de moules internes ou externes parfois délicats à déterminer spécifiquement. Parmi les bivalves, on peut relever la présence de Chama gryphoides, Ctena decussata, de Lucinidae, Cardiidae, etc. Les gastéropodes sont représentés par Gibbula sp., Alvania gr. venus, Thericium cf. europeum, Bittium reticulatum, Conus cf. dujardini, des Cerithidae indéterminés, des Vermetidae, des Epitonidae, des Nassariidae, etc. Des petits agglomérats d’algues rouges ne sont pas rares. Les spongiaires sont abondamment représentés par des spicules siliceux omniprésents donnant localement à la roche l’aspect d’une spiculite. Cette association benthique témoigne de conditions marines dans un milieu calme, turbide, infralittoral à circalittoral. Un tel assemblage est très similaire à celui relevé dans les autres plates-formes, notamment à celui des calcaires argileux intragypseux d’Espagne. Il témoigne de la continuité, sur les marges occidentales et méridionales de la Méditerranée d’un biota bien adapté à des fonds peu oxygénés et amènent des interrogations sur la signification de certaines masses de gypse.
Plates-formes carbonatées, Messinien, Méditerranée, Algérie